Comment avez-vous eu cette idée ?

Jacob Hamar: J'ai passé quelque temps dans une petite ville du Zimbabwe, en Afrique, pour ma thèse de maîtrise. C'était le seul village, dans un rayon de plusieurs kilomètres, à disposer d'une école et d'un hôpital. Nous y avons installé des pompes solaires et avons rapidement constaté que le fait de disposer d'une énergie fiable avait un effet très positif sur l'économie et la vie des gens. Il s'agissait simplement de très petites pompes solaires et de batteries d'une capacité de 10 à 15 ampères-heures. À titre de comparaison, une batterie de BMW i3 gère 120 ampères-heures.

Mais même avec cette petite batterie, il est possible d'éclairer une petite école ou un hôpital et de lui fournir l'électricité la plus essentielle. Néanmoins, il a toujours été difficile d'obtenir de telles piles. De retour chez BMW, j'ai découvert qu'il existait de nombreuses vieilles batteries de véhicules de développement que nous pouvions utiliser. Et les initiatives sociales qui pourraient utiliser ces piles ne manquent pas. Mon objectif est de mettre en place une infrastructure permettant à toutes ces batteries de trouver un nouveau foyer. Ainsi, après leur première utilisation par BMW, ils sont testés correctement et en toute sécurité en vue de leur seconde utilisation dans le cadre d'un projet social.

Anna Goldhofer: Je voulais m'impliquer dans l'économie circulaire sous un autre angle et élargir mes connaissances. Vous disposez d'un des plus grands leviers directs - et donc d'un des plus grands impacts - en matière d'achats. L'une des tâches principales du développement et des achats, en collaboration avec nos partenaires et fournisseurs, est de faire progresser les objectifs de réduction des émissions de CO2, les quotas de matières premières secondaires et, par conséquent, l'économie circulaire. Les achats se situent à un point crucial du processus - par exemple en intégrant des objectifs de durabilité dans les décisions d'attribution et en assurant la transparence tout au long de la chaîne d'approvisionnement. L'un des principaux objectifs de la durabilité dans la chaîne d'approvisionnement est d'augmenter le taux de matières premières secondaires. Cela est essentiel pour atteindre nos objectifs en matière de réduction des émissions de CO2 et donc de climat. Le marché du matériel secondaire approprié, en qualité et en quantité suffisantes, est encore gérable aujourd'hui. C'est pourquoi il est si important de contribuer à son expansion en stimulant la demande et, ce faisant, en œuvrant en faveur d'une économie circulaire qui fonctionne. L'un des principes fondamentaux de l'économie circulaire est un système économique de cycles fermés, garantissant que les matières premières, les composants et les produits perdent le moins de valeur possible, que des sources d'énergie renouvelables sont utilisées et qu'une réflexion systématique est appliquée tout au long du processus. L'industrie ne pourra répondre à la demande de matériaux secondaires qu'en travaillant conformément à ces principes dans tous les domaines. L'économie circulaire contribue donc à l'utilisation responsable de ressources limitées, mais joue également un rôle clé dans la décarbonisation et la réalisation des objectifs climatiques de Paris.

Claudia Maasdorp: Je pense que oui. Il s'agit avant tout d'une question de mentalité. L'état d'esprit est le suivant : Je dois juste commencer. Et "je" signifie chaque personne. Il s'agit d'examiner l'utilisation totale des ressources, dans tous les départements, dans chaque petit endroit. C'est ce qui compte. Mais si nous ne commençons pas par de petites choses, nous n'y arriverons jamais.

Ma contribution consiste à utiliser la structure et la méthode pour développer des concepts globaux en collaboration avec des collègues responsables de l'approvisionnement en énergie. Du bâtiment à l'usine. Cela ne fonctionne que si nous travaillons ensemble, même si nous parlons parfois des langues différentes. Je souhaite également introduire cet état d'esprit dans les technologies qui, à l'heure actuelle, ne croient pas en leur potentiel d'économie. Surtout, le fait qu'un département participe ou non aux coûts de l'énergie ne devrait pas avoir d'importance. Nous devons également garder un œil sur les interdépendances : si nous comptons sur l'hydrogène pour remplacer le gaz naturel, d'où viendra la grande quantité d'eau dont nous avons besoin pour ce faire ? L'eau douce est déjà suffisamment rare aujourd'hui. Nous devons toujours nous demander quels sont les effets secondaires de nos décisions. Pour ce faire, nous devons dépasser notre cadre de référence personnel. Nous n'y parviendrons qu'ensemble, en trouvant des compromis et des innovations et en nous entraidant.